Un été.
En repos. En famille.
À la radio, des rediffs. J’en profite également pour lire.
Lire, lire, lire.
Relire aussi.
« Relecture » donc dans son sens initial. Sans déformation professionnelle. Sans chercher à corriger, à reformuler ou à ponctuer à nouveau un texte.
Relire, non pour traquer les imprécisions ou les maladresses, mais pour suivre la trace d’un auteur ou de personnages. Pour se plonger dans un univers. Pour en avoir plein la tête tout en faisant le vide. Pour s’évader.
Les mots en partance. Les mots en vacances. Les mots des livres qui délivrent.
Relire.-
Des studieux. Des classiques. Des désormais classiques.
Des ludiques, ou amosants.
Comme les aventures de deux enfants qui grandissent au pays de la grammaire et autres règles d´écriture, contées par Erik Orsenna. Car La grammaire est une chanson douce et on se laisse vite entraîner par le rythme de sa plume. Des airs de jolie balade aux pays des mots.
La série est désormais close, mais peut encore éclore, telle une rengaine qu’on se prend à fredonner.
Je reprends un livre sur l’étagère.
Pour arriver à destination, je monte les étages, je refais tout le voyage.
J’aime bien ce que cet auteur fabrique.
Morceaux choisis :
« Il ne supporte pas notre passion pour les mots. Un jour, je l’ai rencontré. Voici ce qu’il m’a dit. » Tous les mots sont des outils. Ni plus ni moins. Des outils de communication. Comme les voitures. Des outils techniques, des outils utiles. Quelle idée de les adorer comme des dieux ! Est-ce qu’on adore un marteau ou des tenailles ? D’ailleurs, les mots sont trop nombreux. De gré ou de force, je les réduirai à cinq cents, six cents, le strict nécessaire. On perd le sens du travail quand on a trop de mots. (…) » »
Erik Orsenna, La grammaire est une chanson douce, éd. Livre de poche, p. 67
« Beaucoup pensent comme lui, surtout les hommes d’affaires, les banquiers, les économistes. La diversité des langues les gêne pour leur trafic : ils détestent devoir payer des traducteurs. »
Erik Orsenna, La grammaire est une chanson douce, éd. Livre de poche, p. 68
Sourires.
Un été.
Puis deux.
Deux étés. Le même auteur. Une autre île. Et un traducteur.
J’ai lu la même chanson douce cet hiver, ou alors au printemps, je ne sais plus. Je ne connaissais pas Orsenna (pourtant pas faute d’en avoir entendu parler), mais ce fut le coup de foudre. Deux étés me fait (font?) de l’œil maintenant!
Cours vite chez ton libraire ! Tu peux aussi le(les ?) mettre de côté pour l’hiver…
Je dois avouer que j’ai cédé aux sirènes de la Kindle pour ce livre, et j’en suis déjà à 72% ! J’ai noté plein de super passages, j’aime beaucoup la plume de cet homme-là !